Les deux architectes de la chapelle
La
chapelle d'Albart a été construite entre 1875 et 1887, sur les
plans de deux architectes : Auguste-Joseph MAGNE et son fils, Lucien MAGNE.
Auguste est le 2éme d'une dynastie familiale de 4 architectes allant
de la fin du XVIIIéme siècle au milieu du XXéme.
Lui-même (1816-1885) et surtout son fils Lucien (1849- 1916) sont à
leur époque très connus, particulièrement Lucien qui jouit
d'une notoriété comparable aux plus grands : Garnier, Baltard,
sinon Viollet-le-Duc.
Auguste, architecte de la ville de Paris, a réalisé de nombreux
monuments et églises, dont l'église St Bernard à Paris
(1858 à 1861), le théatre du Vaudeville ( 1867 à 1869),
le grand théatre d'Angers (1868 à 1871) toujours dans son état
originel, l'Hôtel de Ville d'Etampes, plusieurs marchés de Paris
dont celui de La Villette, etc.
Des maquettes et dessins de ses oeuvres sont exposés au Musée
d'Orsay à Paris.
Il existe aux Achives Nationales à Paris, un fonds Magne crée
par les ayants-droit de la famille et déposé en 1989, dans lequel
figurent, entre autres documents, les dessins et plans de la chapelle d'Albart.
Ce fonds est consultable sur autorisation.
Lucien MAGNE assiste son père puis le remplace à son décés
dans la réalisation d'Albart.
Professeur à l'Ecole des Beaux Arts de Paris et au CNAM, il collectionne
les titres et les honneurs. Par exemple, il représente la France à
la Commission Internationale pour la conservation du Parhénon. Il est
l'auteur de plusieurs ouvrages d'architecture et ses cours sont publiés.
Il crée le musée du vitrail du Trocadéro à Paris.
Spécialisé en architecture religieuse, il est surtout célébre
pour la réalisation, après le décés du premier architecte,
du Sacré Coeur de Montmartre, la restauration de l'abbaye de Fontevrault
et de la cathédrale de Poitiers. Il restaure aussi l'ancien hôpital
St Jean et l'Hôtel Pincé à Angers. Il construit de nombreuses
églises, à Louhans et à Bougival par exemple et réalise
des monuments civils, tel l'hôpital d'Aurillac.
Ce sont donc deux grands architectes
de l'époque, très à la mode à Paris, aux honoraires
certainement élevés, que choisissent pour concevoir les plans
de la chapelle, les exécuteurs testamentaires de Pierre Bos-Darnis.
M. Aigueparses, célébre architecte aurillacois à qui on
doit la restauration et la construction de plusieurs églises dans le
Cantal, fut chargé du suivi quotidien du chantier.
La construction elle-même est l'oeuvre de l'entreprise Dumas de St Cernin.