De la maison Fleys au chemin du Bruel
Face à la maison
Fleys, la maison d’Albertine (née Lalande)et Léon Darnis
(branche des Darnis Sansac originaires du hameau de Darnis), ils ont été,
avec les Dufau de Labontat, de ces miraliers qui sont allés faire le
pain en Espagne en alternance avec les Lamartinie ; ils tenaient une boulangerie
à Navalcarnero pendant deux ans puis revenaient au pays pendant la même
durée. Ils ont eu trois enfants : Anne-Marie, Joseph et Fernande .
A la mort de Léon en 1962 , la maison est revenue aux enfants de Fernande
(décédée à la naissance de Brigitte, son troisième
enfant) et Albertine est allée habiter la maison ayant appartenu à
M Claux, le buraliste dont nous parlerons plus loin.
A côté, l’épicerie (ancienne épicerie Lalande
) tenue par Durand Darnis (branche des Darnis Terradou du Bouissou) et Anne-Marie
(fille de Léon et Albertine) ; Durand et Anne-Marie font des tournées
dans les hameaux et communes voisines, aussi quand l’essence vient à
manquer, Durand doit, comme d’autres, monter un ‘’gazogène’’
grands bidons fixés de part et d’autre de la voiture que l’on
remplit de petits bois bien secs et que l’on allume à la base pour
provoquer ensuite une combustion lente qui dégage un gaz permettant au
moteur de tourner ; l’utilisation de ce procédé relève
de l’exploit tant le remplissage, la mise à feu et l’entretien
sont longs, complexes et aléatoires.
Leur fils Léon est pensionnaire au collège Sainte Eugène
à Aurillac, il fera plus tard des études pour devenir vétérinaire
et s’installera en Vendée sur la commune du Poirée sur Vie
dont il sera maire pendant plusieurs années, il sera élu conseiller
général et député du département de la Vendée.
Pendant que Durand et Anne Marie font les tournées, le ménage
est tenu par Mlle Clothilde Darnis , sœur de Léon (le mari d’Albertine)
et donc la tante d’Anne Marie ; c’est une sainte femme d’une
très grande piété (elle monte tous les après- midi
à l’église pour la prière du soir) et d’une
totale discrétion .
Après le décès de Durand en 1955, l’épicerie
sera fermée et les locaux, propriété de la famille Bastide,
transformés en appartement. Anne- Marie ira habiter pour le restant de
ses jours dans la maison occupée précédemment par la famille
Lacroze, elle y a tenu peu de temps une petite épicerie ; après
son décès la maison a été achetée par Mme
Lucas.
Contiguë à l’épicerie, L’ancienne maison Lalande
désormais propriété de Maria (née Lalande et sœur
d’Albertine) et Edouard Bastide (Edouard a été instituteur
et maire de Saint Illide de 1940 à 1943) ainsi, que dans la cour, les
bâtiments servant au commerce des vins, commerce qu’Edouard pratique
avec Joseph Darnis neveu de Maria et fils de Léon et Albertine Darnis
; leurs enfants Joseph et Marthe sont respectivement notaire et pharmacienne
loin de Saint Illide.
Nous avons déjà dit que la vente se fait en tonneaux de bois et
ce commerce ne se limite pas à remplir les barriques et à les
livrer car pour que le vin se conserve et ne se pique pas, il faut très
soigneusement nettoyer et désinfecter les fûts retournés
vides : enlever d’abord le tartre déposé à l’intérieur
en introduisant par la bonde, avant de les remplir d’eau, une chaîne
de cinq ou six mètres retenue par un maillon plus gros ; le tonneau est
alors saisi par ses deux bords et secoué avec vigueur d’un mouvement
bien rythmé de droite à gauche en le faisant pivoter sur lui-même
ce qui produit un bruit étrange ; l’opération est répétée
puis après un dernier rinçage, on stérilise l’intérieur
en y insufflant de la vapeur brûlante produite par une chaudière
mobile procédé qui remplace celui, encore utilisé, consistant
à introduire dans le tonneau une tablette de soufre brûlant en
dégageant une forte et âcre odeur. Alors et alors seulement on
peut procéder au remplissage du tonneau que le propriétaire vient
transporter chez lui qui avec une brouette, qui avec un char attelé d’une
paire de bœufs.
Pendant ces années de guerre Edouard produit du charbon de bois : la
fabrication s’opère au milieu des bois que l’on exploite
et avec une main d’œuvre étrangère à la commune
; les bûches sont empilées par lits superposés de façon
à former un tas ou « meule » que l’on recouvre d’une
enveloppe imperméable, en l’occurrence des panneaux métalliques
juxtaposés et assemblés de façon à créer
une coque étanche.
Au centre de la meule, est ménagée une cheminée par laquelle
le feu est mis, la combustion ou plutôt la carbonisation des bois commence
à l’abri de l’oxygène et dure plusieurs jours pendant
lesquels tout l’art du charbonnier est de suivre, en intervenant si nécessaire,
cette délicate opération. Si elle est correctement menée
on obtient, avec un rendement en poids de l’ordre de vingt pour cent,
un produit léger qui est pratiquement du carbone pur : le charbon de
bois. C’est un excellent combustible très utilisé pour alimenter
les gazogènes qui, en ces temps de grande pénurie d’essence,
font marcher voitures et camions.
Edouard en expédie des Wagons à partir de la gare de Saint Illide
à Parieu Bas
(après lui M Galleyrand continuera cette production).
C’est Jean Marc, un des deux fils de Joseph, qui est actuellement le propriétaire
de cette maison ; il a acheté également la maison de Léon
et Albertine devenue la propriété de Philippe Dieu, le fils de
Fernande.
Au dessous de la maison Bastide, la maison de la famille Darnis (branche des
Darnis Lapierre) construite en 1911 par François-Paulin Darnis et Maria
Cinqualbre et où a fini ses jours le frère de Maria, l’abbé
Romain Cinqualbre curé de Girgols ; quant à leurs trois enfants,
Joséphine s’est mariée avec Alphonse Dufau de Labontat(
un fils Youyou et deux filles Anne-Marie et Lisette), Agathe y habite depuis
qu’elle a pris sa retraite et quitté Paris, quant au fils Joseph,
marié à Renée Cassagnes, son activité commerciale
le retient à Paris mais pendant ces années de guerre, Renée
avec ses filles Paulette et Marie Antoinette accompagnée de ses enfants
y passent de longs mois ; elle sera acquise en 1977 par la famille Gaille.
A côté, une partie des bâtiments d’exploitation de
leur propriété ; les fermiers habitent en face, la maison dans
laquelle a vécu jusqu’en 1908 Anna Apchin épouse Cinqualbre,
la mére de Maria et de Romain et qui est située en face de celle
de la famille Darnis. Jean et Jeanne Lafont et leur fils Antonin (leur deuxième
fils Guillaume a fait une belle carrière parisienne à la Poste)
sont restés prés de vingt ans comme fermier ; leur succèderont
les familles Tilly, Rigaudiére, Fournier, Panis et Ayguadou actuellement.
Le principal bâtiment (grange et étable) de cette exploitation
est, avec la majorité des terres, sur le chemin qui conduit à
la ferme du Bruel dont les fermiers sont alors la famille Lafont de Saint Cernin
à laquelle succédera la famille Freyssinet au destin tragique
puis la famille Fruquiére, avant que la ferme ne soit reprise par Jean
Marc Fleys, petits fils de Léon Fleys .
Au-dessous , le garage
des autobus du transporteur Tapie et en face, du côté gauche de
la route, la boulangerie–pâtisserie tenue par la famille Bastid
: Adrien le neveu d’Edouard, son épouse Odettte, son commis M Vabré
et son beau père M. Legras qui s’est retiré chez sa fille
après avoir exercé le métier de boulanger et de pâtissier
dans la région parisienne et dont les gâteaux sont les desserts,
très appréciés des petits et des grands ; à noter
qu’à cette époque on pratiquait encore "l’échange"
à savoir qu’un certain nombre de propriétaires et de fermiers
apportaient en farine au boulanger une partie de leur récolte de grains
(froment, seigle) et en échange avaient leur pain gratuit (pain blanc
ou tourtes de pain bis). Le fournil et la maison où habite la famille
Vabré se trouve à côté juste au dessus de la boucherie.
M et Mme Torent leur succéderont puis la boulangerie fermera.
Sous le fournil, la maison (ayant auparavant appartenu à la famille Darnis
Lapierre), le petit abattoir et le magasin de boucherie où vivent et
travaillent Louitou , Marguerite Flotte et leur fille Josette.
En face, la maison de la famille Viars, Joseph et Adrien sont négociants
en bois et marchands de vins, ils ont également ramassé du lait
et fabriqué du fromage qui était mis à affiner dans une
cave semi enterrée située au départ du chemin du Bruel
; à noter aussi au rez-de-chaussée de cette maison la petite épicerie
tenue par la vénérable‘’Maman Lucie ‘’aux
" bonbons Lamy les meilleurs du monde" !
Cette maison sera achetée plus tard par Jean Marc Fleys.
Au tournant de la route il y a la maison de la famille Mirabel, tailleur qui
aussi vend des fruits et légumes ; après le décès
des propriétaires, cette maison tombera peu à peu en ruine et
disparaîtra des années plus tard lorsque la commune aménagera
la route conduisant au Bruel, la plus grande ferme de la commune appartenant
à la famille Fleys ; des deux petits fils de Leon Fleys , Jean-Marc reprendra
plus tard l’exploitation tandis que Laurent et son épouse Françoise
ouvriront un restaurant qui deviendra une des grandes tables du Cantal ; la
vente de charcuteries préparées avec les produits de la ferme
ajouteront à la grande réputation du lieu ...