Du Couderc-Majou à l'école des garçons
Au carrefour des routes
qui mènent respectivement à Saint Cernin, au pont de Treize Vents
sur la Bertrande et à Vergnes puis Labontat : le café-restaurant-pompe
à essence tenu par la famille Dutrévy ; Gabriel.Dutrévy
fait également le commerce de grains pour le bétail.
Il sera maire de Saint Illide de 1953 à 1959.
C’est dans la petite maison à côté qu’ont habité
François et Héléne Lacroze avant d’aller s’installer
dans le bourg pour y exercer le métier de sabotier.
De longues années plus tard et après le décès de
François, ce commerce fut repris par Hèlène Lacroze, célèbre
pour son jambon au porto et ses bourriols ; c’est en 2009 le bar -restaurant
le Zig-Zag de Carine Gramont.
Au Couderc Majou également, la maison de la famille Vialor.
En remontant, la petite maison en bois (plus tard détruite) de Jean Flotte
aux multiples talents : saigneur de cochons qui se rend dans les familles et
les fermes lorsque l’animal engraissé depuis des mois est fin prêt,
homme à tout faire quand il s’agit de donner un coup de main et
surtout accordéoniste : que de bals, avant ou après guerre, il
a animés, que de bourrées ont été dansées
au son de son instrument !
Sur la gauche, le lavoir municipal (qui sera supprimé plus tard et à
son emplacement sera construit le garage de M Falies ) et, en face , le foirail
où l’on attache les bovins les jours de foire (la foire aux cochons
se tient sur la place en face de la boucherie Dupont et celle aux moutons et
aux chèvres en haut du chemin qui conduit à la ferme du Bruel).
Il y a de nombreuses foires à Saint Illide : les 17 janvier, 14 mars,1er
mai, 6 juin,6 septembre,25 octobre et 10 décembre ; en ces jours une
grande animation règne au foirail et dans les rues où sont installés
de nombreux marchands forains.
C’est au foirail que s’installe le " pillarot " lorsqu’il
fait sa tournée des maisons et des fermes pour y acheter vieux chiffons,
métaux, cuirs, vieux papiers et surtout peaux de lapins ; en effet presque
chaque famille élève des lapins pour sa consommation et lorsque
l’animal est sacrifié, on le dépouille de sa peau que l’on
met à sécher en la bourrant de paille ; le pillarot est un marginal
qui, à tort ou à raison, a mauvaise réputation au point
que lorsque un petit enfant n’est pas sage, on le menace de le donner
au pillarot. Ce petit métier a aujourd’hui disparu mais par contre
il existe des élevages spécialisés afin de produire des
peaux pour la fourrure de luxe (100.000 peaux seraient produites chaque année
en France).
De l’autre côté de la route et en face du haut du foirail,
l’école laïque des garçons dont l’instituteur,
M.Teil a enseigné à des générations de jeunes miraliers.
A cette époque sont également scolarisés dans les trois
écoles de la commune une quinzaine de garçons et filles "les
petits marseillais" enfants qui, en raison de la pénurie alimentaire
dans cette ville, ont été accueillis dans différentes foyers
de la commune. Quelques familles sont venues aussi se réfugier à
Saint Illide comme les parents et enfants Abeille au Bouissou ; parmi elles
des familles juives qui se sont crues en sécurité loin de leur
ville d’origine, malheureusement une rafle effectuée au petit matin
par les soldats allemands a surpris un homme réfugié dans la maison
Combret tandis que le jeune qui habitait dans la maison Limbertie avec ses vieux
parents a pu sauter par la fenêtre de derrière, en longeant les
prés en dessous du village il demanda asile à Agathe
Darnis (dans l'actuelle maison Gaille) qui accepta de le cacher et de le
nourrir; il se réfugia quelques temps dans une de loges à cochons
située dans la cour de la maison avant de gagner les bois (en cherchant
les champignons, Raymond Dauzet a retrouvé le portefeuille du fugitif)
; ses parents ont été épargnés en raison de leur
âge.
Il y eut d’autres visites des Allemands dont celle vécue avec horreur
par les habitants et au cours de laquelle ils torturèrent (en frottant
leurs visages à la paille de fer) deux jeunes maquisards qu'ils avaient
capturés !