Grenouilles et crapauds
Ce sont des amphibiens ( vivant
dans et hors de l’eau ) de l’ordre des anoures ( sans queue ) .
Deux différences essentielles entre eux :
- les grenouilles ont une peau lisse et brillante recouverte d’un mucus
dont nous verrons le rôle tandis que les crapauds ont une peau sèche
et verruqueuse
(glandes qui sécrètent des toxines aux goût âpre qui
les protégent des prédateurs qui tenteraient de s’en nourrir
) .
- les pattes postérieures de la grenouille sont longues et musclées
ce qui lui permet de faire de grands sauts tandis que celles du crapaud sont
courtes , ils ne peut donc faire que de petits sauts et ses déplacements
sont lents .
Une des caractéristiques de la grenouille est sont système respiratoire
très curieux : lorsqu’elle est à la surface de l’eau
,elle respire par ses narines et ses poumons ( peu développés
) et lorsque , la plupart du temps , elle est dans l’eau sa respiration
est cutanée car sous une peau mince et enduite d’un mucus protecteur
elle possède des vaisseaux sanguins très nombreux qui lui permettent
, à travers la peau , d’absorber l’oxygène dissous
dans l’eau ; on estime à plus de 70/100 la part de sa respiration
qui se fait de cette façon cutanée .
On comprend dés lors qu’il faut que sa peau soit constamment humide
et qu’il est vital pour elle de rester dans l’élément
liquide ou à proximité immédiate d’un point d’eau
.
Par ailleurs comme cette peau fragile s’use , elles est remplacée
périodiquement lors des mues .
Le crapaud a aussi ce double système respiratoire mais la part cutanée
est bien plus réduite car il vit le plus souvent dans des endroits sombres
et humides parfois assez éloignés des points d’eau .
L’hiver ces deux espèces s’enterrent et sortent au printemps
lorsque la température s’élève ; c’est la période
de la reproduction : le mâle qui attire la femelle par ses croassements
( un sac vocal en augmente l’intensité ) chevauche cette dernière
et arrose de son sperme les œufs qui sont pondus par sa partenaire , plusieurs
milliers par paquets successifs alors que chez le crapaud les œufs sont
disposés en longs rubans que la femelle déroule en nageant .
Les têtards éclosent 2 à 3 semaines plus tard et après
plusieurs métamorphoses donnent de petites grenouilles ou crapauds 2
à 3 mois après suivant la température de l’eau .
Ces amphibiens possèdent une langue fourchue et gluante attachée
sur le devant de la bouche qu’il projettent sur l’insecte qui vole
à proximité et qu’ils capturent ainsi .
Dans
le Cantal la principale espèce de grenouille est la grenouille verte
mais il y a aussi des grenouilles rousses en particulier dans les rivières
et les ruisseaux .
Ces grenouilles existaient en grande quantités il y a une cinquantaine
d’années et les meilleurs endroits pour les observer ou les capturer
( c’était une distraction chère aux enfants que de les pécher
à la ligne avec un hameçon muni d’une sauterelle ) étaient
les « serbes » , réservoirs creusés dans le sol et
alimentés par une source ou un ruisseau passant à proximité
; ces serbes étaient nombreuses dans les prairies car le troupeau venait
y boire , de plus lorsqu’elles se trouvaient non loin d’une maison
, les femmes venaient y laver et y rincer le linge , autant de corvées
d’eau en moins à aller tirer du puits .
Il fallait entretenir ces points d’eau : les curer et les faucarder pour
ôter les lentilles d’eau et la végétation qui poussait
sur les bords et qui aurait rapidement envahi la serbe .
Faute d’un tel entretien les serbes ont quasiment disparu car il est plus
commode d’alimenter le bétail avec des abreuvoirs métalliques
remplis régulièrement avec une tonne tirée par un tracteur
quant au linge , il y a désormais des machines à laver !
Il y a plus grave , on assiste ,
en effet , depuis un peu plus de dix ans à une diminution importante
des populations de ces espèces ; des spécialistes se sont penchés
sur ce phénomène mais à ce jour aucune réponse satisfaisante
n’a pu être donnée car les causes semblent multiples ( pollutions
, dessèchements des zones humides , virus et champignons , prédateurs
…) .
Dés lors si vous voyez à Saint Illide une belle grenouille verte
ou un crapaud , sans doute d’aspect un peu plus laid , admirez les en
vous disant que c’est aussi hélas une de ces nombreuses espèces
en voie de disparition et que désormais essayer de se régaler
d’un plat de cuisses de grenouilles ( affreux « froggies »
diraient les anglais d’un air dégoûté ) est à
proscrire totalement !