L'horloge et la cloche civiques

Le citoyen Lascombes, maire de Saint-Illide en cette année 1793, l'a sans doute déjà décidé : il faut que le village fasse l'acquisition d'une horloge. A Paris, la Convention encourage ce type d'initiative et prône la présence dans chaque commune de France d'une "horloge civique", instrument qui contribuera à laïciser l'édifice religieux sur lequel on l'installe.

Le 16 juin, pour faire entériner son idée, le maire réunit 150 concitoyens et leur explique "que la paroisse de St Illide étant une des plus vaste du canton, il serait avantageux pour les habitants qu’il y eut une horloge. Sur quoy la matière étant mise en délibération et sur cent cinquante votants dont était composée l’assemblée il y en a eu cent quarante neuf qui ont décidé d’acheter une horloge".

A cette période, les relations entre la municipalité et le clergé de la paroisse sont encore au beau fixe (voir les jureurs). L'ancien vicaire, le citoyen Buc, est même devenu 1er officier municipal. Il est très actif et rend de nombreux services à la commune. C'est tout naturellement lui qu'on charge d'acheter et d'installer l'horloge en puisant dans les fonds de la Fabrique (les revenus de l'église) et en complétant éventuellement par une quête. Le citoyen Lalande, commandant de la Garde nationale (et futur maire) est chargé d'assister l'ancien vicaire car l'affaire s'annonce délicate.

D'importants travaux sont à entreprendre pour ménager dans le clocher de la "cy devant église" une sorte de fenestron qui accueillera l'horloge. Un mécanisme devra également être mis au point pour que cette horloge actionne la "cloche civique", seul cloche échappant à la réquisition décidée par la Convention en juillet 1793 (voir les cloches).

Les clés donnant accès à l'instrument seront confiées au citoyen Antoine Rentier et lui causeront bien des déboires (voir Saint-Illide terre d'asile ?).

Cependant l'horloge va rester longtemps sur le clocher, très longtemps même puisque des photos attestent de sa présence jusqu'au début du XXe siècle. Entre temps, en novembre 1901, une autre horloge viendra orner le toit de la mairie (voir ci-dessous), les deux mécanismes coexisteront pendant quelques années.

Ce n'est que vers 1920, à l'occasion d'importants travaux (notamment la restructuration de la toiture de l'église), que la vieille horloge sera supprimée.

En ce qui concerne la cloche civique, elle existe toujours mais nous n'avons pu départager les deux candidates à ce titre.

Ces photos, prises dans les années 1920, nous donnent une idée de l'apparence de l'horloge civique.
L'horloge de la mairie est toujours en fonction.

Une de ces deux cloches est la fameuse cloche civique (les photos sont prises dans le clocher).