Le Milan royal
Si vous êtes à
Saint-Illide vers le mois de mars, peut-être aurez-vous la chance d’assister
à un spectacle incomparable : la parade nuptiale d’un couple de
milans royaux. Si en plus vous vous trouvez en un lieu où la vue est
dégagée, vous pourrez contempler un long moment ce véritable
ballet aérien.
Mais que fait donc le milan royal dans nos pages ? Eh bien, beaucoup l’ignorent,
mais c’est probablement dans le Cantal que ces rapaces sont les plus représentés.
Saint-Illide, une fois encore, est à l’honneur puisque plusieurs
couples y sont régulièrement observés depuis quelques années.
Il faut dire que la commune offre à cet oiseau un environnement idéal.
Le milan royal affectionne en effet les forêts ouvertes, les zones boisées
éparses ou les bouquets d'arbres avec des zones herbeuses proches. Les
massifs d'étendue restreinte et les lisières forestières
en paysage de campagne lui conviennent, surtout en régions montagneuses,
pour peu que ces boisements comprennent de grands arbres favorables à
la nidification.
Le Milan royal est l’un
des rapaces les plus élégants et les plus beaux, sans doute le
plus impressionnant après l’Aigle royal. Son plumage va du beige
clair au brun-roux.
Son envergure peut atteindre 170 cm et sa taille 65 cm.
Au premier abord, l’oiseau se reconnaît en vol à sa longue
queue en V, profondément échancrée, ce qui le distingue
très facilement d’autres rapaces (comme la buse,
par exemple).
Le milan royal vole en larges cercles, il remonte souvent à grande hauteur avec des virages amples, profitant des courants thermiques. Sa longue queue, allant d'un côté à l'autre, lui sert de gouvernail et lui permet de brusques changements de direction.
Le milan est spécialisé dans la capture au sol de rongeurs, lézards et batraciens.
Après la parade,
le couple commence la construction du nid ou l'aménagement d'un nid déjà
existant. Ces nids se situent sur des arbres, à des hauteurs allant de
20 à 35 mètres, la plupart du temps sur des grosses fourches.
Les couples peuvent rester fidèles au même nid pendant plusieurs
années. Le Milan royal pond entre le 20 mars et le 20 avril. Un mois
de mars frais retarde le début de la ponte. Les œufs sont de la
taille des oeufs de poule.
Le milan royal, comme la plupart des grands rapaces, a une longue espérance
de vie. Certains sujets ont vécu jusqu’à l’âge
de 26 ans.
Il ne faut cependant pas oublier que celui que l’on nommait autrefois
escoufle est un rescapé et qu’il était très
couramment chassé, empoisonné, piégé jusque dans
les années 1970.
Son retour dans le ciel de la commune est un indice écologique très
encourageant qui redonne tout son sens au vieux blason
de St Illide avec ses trois têtes de rapace.
Une
parade observée en avril 2010 entre Laveissière et le Bouyssou.
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On
distingue très bien la caractéristique queue en V. |
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Un
des participants finit par gagner la cime d'un chêne ...
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Un autre très
beau spécimen photographié à Darnis par Eléonore
Ghazi en août 2010. |