Le presbytère 2
Près d'un siècle
se passe au cours duquel les curés de St Illide se succèdent sans
histoire dans le presbytère (plus souvent appelé "la cure"
à St Illide).
Mais l'argent va tout compliquer : Le testament de Pierre Bos-Darnis, décédé
à Paris en 1869 ( voir l'article Pierre BOS DARNIS)
vient enrichir considérablement la commune mais aussi l'église
dont le conseil de fabrique reçoit une rente annuelle de 800 francs-or.
Vite, trop vite, l'église, qui n'a jamais été aussi prospère,
en profite pour dépenser.
Elle s'empresse d'acheter en 1878 une nouvelle cloche, de dimensions impressionnantes,
(voir l'article sur les cloches) puis décide
en janvier 1879 que la cure est trop petite (?) et doit donc être réparée
et relevée d'un étage.
M. Blanc, architecte à Aurillac, est chargé de l'opération
: elle sera coûteuse, environ 8.000 francs-or, même si les murs
sont assez solides pour supporter un étage supplémentaire, selon
l'expertise de M. Blanc.
Le conseil de fabrique, plein de confiance, déclare qu'en effet, "les
ressources de l'église ne seront pas suffisantes mais on priera le conseil
municipal d'accorder un secours."
Hélas, le 18 janvier 1880, ledit conseil municipal, propriétaire
des lieux, autorise les réparations mais décide à l'unanimité
que "la fabrique de la paroisse de St Illide est autorisée à
faire à ses frais pour le presbytère toutes les réparations
et embellissements qu'elle jugera convenables."
Le curé de la paroisse, l'abbé Prax, décide tout de même
de commencer les travaux et de faire enlever la toiture.
Et c'est la catastrophe ! M. Blanc, l'architecte s'est lourdement trompé
: les murs sont dans un tel état qu'ils s'écroulent d'eux-mêmes.
Il faut reprendre la maison dans ses fondements. La dépense devrait cette
fois atteindre près de 30.000 francs-or au lieu des 8.000 initiaux !
Dans son malheur, espérant un secours, l'abbé Prax tourne un regard
suppliant vers la municipalité, très riche aussi, grace au legs
Bos-Darnis mais celle ci, insensible se récuse : si le curé a
fait démolir le presbytère, tant pis, qu'il se débrouille
pour en construire un autre...
Le curé Prax garde tout de même confiance et entreprend la construction
du presbytère que nous connaissons aujourd'hui.
Plusieurs paroissiens viennent à son secours et lui fournissent gratuitement
des matériaux, pierre, bois, etc.
Mais les diverses factures n'en dépassent pas moins 20.000 francs, alors
qu'il n'y a que 5.600 francs en caisse...
Mis devant le fait accompli, le conseil municipal est contraint de prêter
les 13.000 francs manquants, mais exige légitimement un remboursement
en 27 annuités de 800 francs (montant de la rente annuelle Bos-Darnis),
de 1883 à 1909.
Ce qui fut fait, si bien qu'en 1910, la commune avait reçu 21.600 euros
de l'église pour un prêt initial de 13.000 francs.
100 ans plus tard, il n'y a plus de prêtre à St Illide, donc plus
besoin de presbytère qui a été transformé par la
commune en quatre logements confortables. La cure était vraiment grande
!