Le renard
Mammifère
carnivore au museau pointu , aux oreilles droites et à la queue touffue
.
L’espèce que l’on rencontre en Auvergne est le renard roux
, couleur de son pelage sauf sous la gorge où le blanc domine .
Animal de taille modeste , il mesure environ 1 mètre de long ( dont 30
à 40 centimètres pour la queue ) et pèse de 6 à
10 kilos ; sa longévité peut atteindre 10 ans mais à l’état
sauvage , elle dépasse rarement 3 à 5 ans .
Le renard habite un terrier qu’il peut creuser lui-même mais qu’il
emprunte souvent aux blaireaux ou aux lapins en les aménageant ; le terrier
a souvent plusieurs sorties ( 2 à 4 ) et n’est occupé de
façon régulière que par la femelle qui a des petits .
Il s’adapte à des milieux très variés y compris aux
zones urbaines voire aux espaces verts du centre ville .
Ses menus sont très divers : rongeurs, oiseaux, insectes, vers de terre,
œufs mais aussi poissons ou grenouilles car il nage bien ; pendant l’été
il se nourrit également des fruits tombés au sol et des baies
sauvages tandis qu’en zone urbaine il visite les dépôts d’ordures
et les poubelles.
L’essentiel de ses proies est constitué de petits rongeurs ( un
renard en consomme de 5.000 à 10.000 par an ! ) et sa technique de chasse
est curieuse au point de la désigner par un verbe : « muloter »
; alerté par son odorat et surtout par sa très fine ouïe
, il s’approche lentement de sa proie puis arrivé à proximité
fait un grand bond en l’air pour retomber sur elle avec les deux pattes
avant .
Il est capable de cacher de la nourriture et de la retrouver quand le besoin
s’en fait sentir .
L’accouplement a lieu en hiver et , après une gestation d’environ 50 jours , la femelle met bas une portée de 4 ou 5 petits ; les deux parents s’occupent des jeunes, le mâle se chargeant d’alimenter la famille tant que la femelle allaite c'est-à-dire pendant 4 semaines environ .
C’est l’espèce
carnivore la plus répandue en Europe et elle s’est maintenue bien
qu’elle ait été systématiquement détruite
en raison du fait que le renard est le principal vecteur de la rage : chasse
, appâts empoisonnés , gazage des terriers , piéges ont
été largement utilisés au point q’on estime à
24.000 le nombre de renards tués en France en 1969 et 82.000 en 1970
.
Il a fallu attendre 1986 pour que la France mette en œuvre un procédé
déjà utilisé en Suisse depuis 1978 : à savoir la
distributions massives d’appâts vaccinaux ; il a été
d’une telle efficacité que cette pathologie a aujourd’hui
disparu de notre pays .
La chasse à courre était une pratique ancestrale en Grande Bretagne où il a existé jusqu’à 250 équipages ; depuis 1906 elle y est désormais interdite.
A Saint Illide s’il faut remonter à plusieurs générations
pour que la présence du loup soit mentionnée , par contre le renard
alimente encore les conversations ; ses ruses sont en effet proverbiales (on
cite le cas de renards qui , chassés et poursuivis par une meute de chiens, sont revenus en arrière sur leurs pas pour égarer les limiers
lancés à leur poursuite !) et il y a encore quelques années
pour les miraliers cet animal était nuisible non pas tant pour les raisons
sanitaires évoquées ci-dessus que pour les dégâts
qu’il causait à leurs basses-cours.
Il faut dire que jusqu’à une époque récente il y
avait des volailles non seulement dans les fermes mais aussi chez la plupart
des familles : oies, canards et poules fournissaient leurs œufs et leurs
chairs sans parler des lapins nourris avec l’herbe cueillie dans les prés
et avec les épluchures des légumes du jardin .
Le renard venait régulièrement y prélever un poulet ou
y manger les œufs au nid et le pire survenait lorsqu’il pénétrait
de nuit dans le poulailler ; au matin on y découvrait un véritable
carnage car le renard rendu fou par le goût et l’odeur du sang avait
égorgé de nombreuses volailles sans parler de celles qui en raison
de la panique générale s’étaient blessées
et qu’il fallait achever .
Je me souviens que lorsqu’un renard était tué , les enfants
le suspendaient par les pattes à un bâton qu’à deux
ils portaient sur leur épaule et en cet équipage faisaient le
tour des fermes et des maisons du voisinage où il était de tradition
de leur donner des œufs pour marquer la satisfaction de voir éliminé
cet assassin de leurs volailles ; c’était, à la fin de la
journée, l’occasion pour ces jeunes de déguster joyeusement
une belle omelette qu’en saison des champignons cèpes ou girolles
parfumaient délicieusement .
Bien qu'il soit son parent proche, le chien ressent pour le renard une hostilité instinctive (encouragée par les humains). |
|
Ce magnifique spécimen, tué par une voiture aux alentours de Lalande, semble vivant !! |
Qu’en est il en réalité du caractère nuisible de cet animal ?
Tout d’abord il faut
dire que l’on impute au renard des dégâts causés quelquefois
par une fouine, les rats ou un chat errant .
Ensuite, qu’il suffit d’entourer l’endroit où se trouvent
les volailles d’un grillage d’une certaine hauteur et dont la base
est enterrée dans le sol pour les protéger des prédateurs
.
Enfin que les chiffres cités plus haut du nombre des rongeurs détruits
par le renard en fait un animal utile à l’agriculture plutôt
qu’un nuisible invétéré .
Dernière objection formulée avec force par les chasseurs : son
impact destructeur sur la faune. Si ces derniers comptent dans la faune les
gibiers élevés en enclos et lâchés pour avoir le
plaisir de les tirer, effectivement ces animaux totalement inadaptés
à la vie sauvage sont des proies faciles, peut on dés lors reprocher
aux renards et autres prédateurs d’éliminer ces gibiers-vollailles
?
Par contre les prélèvements sur la faune sauvage ( la vraie )
sont modestes et portent principalement sur des animaux affaiblis par l’âge
ou la maladie sans parler des animaux morts que le renard consomme ; à
ce titre loin d’en menacer l’existence , le renard aurait un rôle
sanitaire non négligeable.
Quoi qu'il en soit, les chasseurs miraliers ont, pour l'année 2014, 91 spécimens de ce bel animal à leur palmarès ... Pour ma part, je le déplore mais c'est au moins le signe qu'il est abondant dans nos forêts !