Le temps du souvenir

Avant même la fin de la guerre, dès 1917, le besoin de se souvenir apparaît, pour que vive à SAINT ILLIDE la mémoire de ceux qui sont morts.

Le 23 décembre 1917, M. le Maire informe le conseil d'une lettre qu'il a reçue de M. TIXIER, Président des "Enfants de SAINT ILLIDE à PARIS" qui offre à la commune, au nom de cette amicale, la somme de 104,60 euros "pour sa contribution à l'achat d'une plaque de marbre où seraient gravés les noms de nos compatriotes qui sont tombés au champ d'honneur."
On regrettera qu'une telle association n'existe plus aujourd'hui alors que sont nombreux sont les enfants de SAINT ILLIDE qui n'y vivent plus mais qui restent très attachés à leurs racines.

Juste après l'armistice du 11 novembre 1918, exactement le 17 novembre, le conseil municipal fait allusion à cette offrande et envisage de la compléter pour "honorer de quelque manière les enfants de SAINT ILLIDE tombés au champ d'honneur". A cet effet, il décide " d'ouvrir une souscription dans la commune où tout le monde viendra apporter son obole."
Moins de trois mois plus tard, le 3 février 1919, le conseil est informé du résultat de la souscription "pour un monument à dresser sur la place", car il ne s'agit plus d'installer une simple plaque : 1.000 francs ! et il est décidé de voter en supplément un crédit de 1.200 francs.
Il y a bien pourtant une belle plaque de marbre gris où sont inscrits les noms des soldats de SAINT ILLIDE morts aux combats de 14-18, mais c'est dans l'église, dans la nef à gauche, la longue liste des noms étant partagée par une épée stylisée. D'où vient cette plaque ??
Un an plus tard, le 20 février 1920, le montant définitif de la souscription est définitivement arrêté à la somme de 1.424 francs.

Nous avons déjà raconté l'histoire du monument aux morts qui fait l'objet de plusieurs délibérations du conseil municipal, avant d'être inauguré le 28 novembre 1920. Ce jour là, le conseil vote un crédit de 200 francs "pour une distribution de pain aux familles indigentes de la commune."

Le 5 novembre 1922 le Maire "propose aux membres du conseil de se rendre tous ensemble aux monuments aux morts."
Le conseil décide en outre "de prévenir la population de SAINT ILLIDE de se recueillir pendant une minute le 11 novembre à 11 heures." Symbole émouvant !
L'actuel conseil municipal a-t-il gardé cette exigence d'être au complet devant le monument, chaque 11 novembre et, bien sûr, chaque 14 juillet ? il doit collectivement porter l'exemple de la fidélité aux valeurs républicaines et au souvenir !

Nul ne sait si les 76 jeunes de SAINT ILLIDE morts en combattant sont tous enterrés dans le sol qui les a vus naître. Probablement pas... Combien de pauvres corps sont encore mêlés anonymement à la terre meurtrie dans les provinces du nord et de l'est de la France ?

Pour en terminer avec les délibérations relatives à la grande guerre, signalons le vœu émis le 26 janvier 1930 "proclamant le droit de tous les anciens combattants à une retraite nationale qui sera la légitime réparation des préjudices moraux, physiques et matériels qu'ils ont subis pour la défense du pays." Le conseil municipal exige d'ailleurs "que le gouvernement créé sans retard une pension dite retraite du combattant et qu'elle soit servie à tous les anciens combattants titulaires de la carte du combattant dès l'âge de 50 ans."

Le ton et le contenu changent, n'est-ce-pas ? nous rentrons dans l'ère contemporaine...