Saint-Illide se prépare à l'arrivée du train (1)

Nous sommes à la fin du XIXème siècle. Napoléon III règne sur le pays. La France fait partie des grandes nations d'Europe et il faut la moderniser par une politique de grands travaux. Les réseaux d'échange n'ont quasiment pas été revus depuis des siècles et les routes, quand elles existent, sont en piteux état. Le cadre ferroviaire est quasi-inexistant.
L'objectif est de desservir par le rail toutes les parties du territoire dans le souci d'assurer à tous le même service public, ce qui était la règle d'or en ces temps, règle toujours proclamée mais bien oubliée aujourd'hui...

Déjà, le train est arrivé en 1855 dans le Cantal jusqu'à Aurillac, par le Nord.
Le désenclavement ferroviaire du département se poursuit par l'ouverture de plusieurs lignes :
- 12 novembre 1866 pour Figeac - Aurillac,
- 28 juillet 1868 pour Murat - Aurillac via le tunnel du Lioran dont les travaux de percement des 1800 mètres débutent en 1865.

Le tronçon Miécaze - Mauriac (où figure la gare de St Illide) sur la ligne Bort-les-Orgues - Aurillac, fait l'objet d'une concession le 31 décembre 1875 et la construction démarre effectivement en 1880.

Les Miraliers, comme tous les Cantalous, suivent avec enthousiasme cette rapide avancée du chemin de fer dans leur département. Beaucoup ont déjà pris le train ou se sont au moins rendus à Aurillac pour voir ces impressionnantes locomotives et notamment celle baptisée "Cantal", énorme avec ses 56 tonnes et ses 10 roues couplées.
Ils en espèrent à juste titre beaucoup d'avantages dans les échanges et la vente de leurs produits. C'est le culte du modernisme et de tous les rêves qu'il promet...

Dès 1880, les Miraliers apprennent que la nouvelle ligne pourrait s'arrêter à Parieu-Bas, sur leur commune ! quelle fierté ! mais, attention, Parieu-Bas n'est pas le seul arrêt possible sur la future ligne.
Aussi, le 23 mai 1881, sans perdre de temps, le Conseil Municipal s'engage fermement et demande au préfet du Cantal que "la station projetée pour St Illide soit maintenue à Parieu-Bas ainsi que le propose l'administration. Ce lieu est en effet le mieux placé soit que l'on considère notre localité, soit que l'on se place au point de vue des intérêts généraux du canton de St Cernin. Les partisans d'une gare au Pont du Rouffet font signer en ce moment une pétition reposant sur des fait erronés et qui n'a d'autre motifs que des intérêts particuliers fort restreints."...

Finalement, Parieu-Bas sera retenu et il est probable que l'illustre Esquirou de Parieu dont la famille est originaire de Parieu-Bas, a joué un rôle déterminant dans le choix final.

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