La fin de l'histoire ?
La coupure de 1950 sera,
à terme, fatale.
Le trafic "petite vitesse" décline brutalement et le nombre
de voyageurs s'effondre. La ligne Bort-Aurillac est trop petite avec ses 103
kms et sa desserte est d'intérêt simplement local. C'est, en même
temps le commencement du boom de l'industrie automobile et des transports poids
lourds, plus souples et plus rapides...
Dès les années 70, voire avant, il est souvent question de fermeture
de la ligne, d'abord au trafic marchandises, mais l'inertie, l'espoir de lendemains
meilleurs, les interventions de tout niveau, différent une décision
de plus en plus inévitable, en raison de la faiblesse du trafic.
Depuis
longtemps, la traction Diesel pour les marchandises, les michelines et autorails
pour les voyageurs, ont remplacé les trains à vapeur.
Dans les dernières années, la gare de St Illide est déclassée
: elle n'est plus une gare avec personnel permanent, mais une simple halte.
Il faut faire signe au conducteur pour que le train s'arrête et le billet
est acheté à bord auprès du contrôleur.
Certains jours, aucun voyageur ne monte ou descend à St Illide et les
autres stations de la ligne connaissent la même désaffection.
Une seule motrice, rouge ou bleue, suffit au trafic et elle passe souvent quasiment
vide...
Enfin, en 1993, la décision de fermeture est prise dans une indifférence
quasi générale, le train ne correspond plus aux besoins du public.
Et le 2 juillet 1994 arrive : c'est le dernier convoi ! L'histoire du train
s'arrête là pour St Illide après un siècle de fonctionnement.
Et maintenant ??
16 ans après la fermeture, la SNCF ou plutôt RFF (Réseau
Ferré de France), est toujours propriétaire de la ligne qui n'a
pas été déferrée, sauf quelques kms autour de Mauriac.
Les élus locaux auraient pu suivre la mode des lignes d'intérêt
touristique qui, un peu partout en France, réutilisent les anciennes
voies pour promener les touristes pendant les mois d'été.
Ces initiatives, presque toujours appuyées sur des associations locales,
ont beaucoup de succès, lorsque le matériel roulant est ancien
mais réhabilité et que le parcours est beau.
Chez nous, le "Tour du Cantal" fonctionne depuis plusieurs années
mais ce tour n'est pas complet puisqu'il ignore l'ouest du département,
c'est-à-dire justement notre ligne Bort-Aurillac...
Y a t-il des perspectives de ce côté là ? c'est peu probable
car il n'y a pas, à notre connaissance, de demande du public, ni d'association
militante, donc pas de volonté politique.
Restent
les vélorails (ici un exemplaire utilisé dans le Limousin) qui,
eux aussi, ont foisonné dans toutes les provinces, y compris dans le
Cantal.
"La Montagne" du 17 octobre 2001 rend compte d'un projet de vélorail,
soutenu par le Conseil Général, entre Mauriac et Nieudan-St Victor,
qui passerait donc par St Illide. Cette ligne, pour un vélorail, est
d'une longueur inhabituelle : plus de 40 kms ! Dès octobre 2001, le débroussaillage
commence, mais il n'en sera plus question jusqu'en 2005.
Là, le Conseil Général manifeste à nouveau son intérêt
pour le projet, qui paraît cependant s'enliser dans les procédures
administratives... Depuis, plus rien sur ce projet grandiose.
Tout récemment, plusieurs tentatives ont vu le jour, autour de Mauriac,
sans parvenir à l'équilibre financier.
En été 2010, "les draisines du Cantal" devraient fonctionner
à partir de Drugeac et jusqu'à Drignac-Ally, c'est-à-dire
deux gares avant St Illide. Ce "pédalorail du grand pays de Salers",
pays auquel appartient St Illide, serait le premier au monde (??) à présenter
des draisines électrifiées.
Eté 2012 : On y est presque ! La ligne de pédalorail au départ de Nieudan s'arrête désormais au château de Vals, aux portes de Saint-Illide ! Les voies sont déblayées et rien ne s'oppose à ce que cette ligne puisse se prolonger l'année prochaine jusqu'au pont du Rouffet. A suivre ... (Numéro du Pédalorail de Nieudan : 04 71 62 10 00)