Les vestiges du château de La Bontat (3)

Toujours devant le château, côté ouest, face à la ferme et de l'autre côté de la cour, se trouvaient autrefois des écuries et un chenil. Ces bâtiments, devenus une étable et un poulailler, existent toujours. Très abîmés par un incendie dans les années 1940, ils ont été restaurés avec les ruines du château et notamment avec des pierres sculptées très caractéristiques.

Les anciennes écuries devenues une étable. Les deux portes sont surmontées de pierres blasonnées.
Le chenil, attenant aux écuries, devait accueillir les chiens de chasse du seigneur de La Bontat.
Ce blason pourrait provenir du linteau de la porte d'entrée du château. On remarque qu'il a été martelé à la Révolution. Les armes de la famille du Prallat ou celles des Peyrat de Jugeals de Veilhan devaient y figurer.
Une autre très curieuse pierre sculptée intégrée à l'étable. Le blason est surmonté d'une mystérieuse figure représentant peut-être un monstre les quatre pattes en l'air (interprétation de M. Lespine père).
Les coups de burins des sans-culottes ont épargné une partie du bas-relief et laisse bien entrevoir une chimère de type Tarasque, monstre légendaire du midi de la France (ci-dessus une Tarasque en métal datant de 1891). Sa position à l'envers signifiant peut-être qu'elle aurait été vaincue par le fondateur mythique de la lignée dont elle surmonte les armes.
Mais cette fascinante sculpture ne dévoile pas si facilement tous ses mystères. Elle pourrait également figurer un cimier, un de ces heaumes décoratifs qui surmontaient souvent les armoiries et dont les ornements reprenaient les figures de celles-ci (ici, des étoiles).
Troisième et dernière hypothèse avancée par M. Monboisse,
propriétaire du château du Cambon près de St Cernin :
le heaume serait surmonté, non pas d'un cimier, mais d'une
couronne ducale ou comtale.

Un peu à l'est du château, se trouvait un bassin carré de quelques mètres de côté entouré de pierres sèches, le fond descendait en pente douce jusqu'à une profondeur d'environ un mètre. Alimenté en eau par une source du Bel Air, le seigneur Peyrat de Jugeals de Veilhan y faisait laver ses chevaux. Quelques années avant la Révolution, il prêta ce bassin aux femmes de La Bontat qui l'utilisèrent comme lavoir.

Grâce aux soins que lui apportent M. et Mme Bugue, ce vestige du passé existe toujours.

Le bassin dans les années 30.
Très bien entretenu, le plan d'eau est en excellent état.

Voici enfin l'allée qui reliait la route au château, elle traverse désormais la propriété de la famille Bugue. Certains des arbres qui la bordent, notamment des tilleuls, sont très anciens.

Le petit chemin dallé à droite mène à la fameuse maison Auguy, nous y avons été reçus chaleureusement par M. et Mme Bugue.

Au fond à gauche, on distingue la ferme, aujourd'hui maison Lespine.

Nous terminerons en comparant les schémas du site hier et aujourd'hui :

Voilà tout ce qu'on peut dire du château de La Bontat. Mais des légendes courent encore sur son compte.

On parle de souterrains (les châteaux de La Bontat et du Belestat communiquaient peut-être) et même d'oubliettes !!

On raconte aussi que le seigneur du Prallat aurait possédé un merveilleux jeu de quilles en or !

Vous le voyez, 70 ans après sa disparition, le vieux château fait encore rêver ...