La Xaintrie

Le Cantal est divisé en différents "pays" : Cézallier, Châtaigneraie, Margeride, etc.
La commune de Saint-Illide se trouve en Xaintrie. Ce nom serait la déformation de Sainte Trie, une sainte limousine un peu oubliée. La Xaintrie déborde largement le Cantal et s'étend sur une bonne partie de la Corrèze, elle se caractérise par de magnifiques paysages de vallées encaissées et boisées.

En avril 2012, un lecteur du site conteste l'appartenance de St Illide à la Xaintrie, il est vrai bien méconnue des St Illidois.
Selon ce lecteur, la Xaintrie est exclusivement limousine, c'est-à-dire corrézienne..
 
C'est ignorer que l'actuel arrondissement d' Aurillac était un pays éclaté en diverses petites zones et que les frontières, dans les temps anciens, étaient mouvantes.
 
Par exemple, au sud du Cantal, avant que les limites départementales ne fixent définitivement les choses, plusieurs communes étaient comptées tantôt en Haute-Auvergne, tantôt en Rouergue ( Mur-de-Barrès, St Constant de Maurs)
On mentionne encore aux IXème et Xème siècles, la Viguerie (juridiction de langue d'oc) du Vert comprenant Montvert, Rouffiac et Arnac, qui fut gagnée par le Limousin sur l'Auvergne, Montvert étant, du reste, plus accessible côté Corrèze que côté Cantal.
Pas étonnant donc que la Xaintrie ait débordé du Limousin sur l'ouest du Cantal, comme plusieurs cartes l'attestent.
 
 
Plus intéressante peut-être est l'existence fort ancienne  au nord-ouest d'Aurillac du Pays Cantalès, sans réalité politique mais qui existait en tant que pays identifié depuis au moins l'an 885...
 
Ce Pays Cantalès s'étendait au nord de Pleaux à St Rémy de Salers, à l'ouest, de St Santin-Cantalès à St Etienne-Cantalès, au sud, de St Etienne-Cantalès à Aurillac et à l'est d'Aurillac jusqu'aux montagnes.
 
St Illide est situé au centre-ouest de ce rectangle.
 
Les toponymes St Martin-Cantalès et St Santin-Cantalès ne signifient donc pas "dans le Cantal" ou "du Cantal" comme on l'imagine habituellement, mais marquent bien leur appartenance fort ancienne au Pays Cantalès : "Sancto Marino de Chantals" est mentionné en 1267 et "St Sentin de Cantalès" en 1365.
 
L'appelation "Cantal" est évidemment plus ancienne encore et viendrait d'un mot celte qui signifierait "hauteur".
 
Le Cantalès qui ferait donc référence au Plomb du Cantal qui barre son horizon, se prononce aussi "Chantalès" ou "Chantal", comme dans les hameaux tout proches de St Illide de Chantal-Lavialle et Chantal-Péricot, voisin de la Bertrande.