Bertrande ou Bertanne ? Etze ou Maronne ?

Il y a peu de temps, il était fréquent de parler de la Bertanne au lieu de la Bertrande. Ce sont de toutes façons, deux prénoms féminins et pour la Bertanne, une race de pommes...
Sans doute issu du patois, la Bertanne donne encore son nom à un grand pré sous St Illide, près de la rivière : la terre d"En Bertanne".

Les eaux de la Bertrande, ou de la Bertanne, actionnaient plusieurs moulins sur le territoire de la commune.
Le moulin de Serres, à 100 mètres du pont du même nom qui reliait les villages de Darnis et de Serres : pont, moulin et village de Serres ont disparu, y compris dans les mémoires..
Le moulin d'Estèbe, environ 2 kms en aval, a également disparu.
Enfin, les moulins des Treize Vents, au pont actuel sur la rivière, et de Barriac ont été, tous les deux, détruits par un incendie, le moulin de Barriac en premier, quelques années avant le moulin des Treize Vents, au début du XXéme siècle.

La Bertrande perd son nom en se jetant dans l'Etze ( ou la Detze ou encore l'Etge ) au Pont du Rouffet, maintenant presque constamment noyé par le barrage d'Enchanet. Ce pont, autrefois appelé pont des Estourocs est le point extrême des trois cantons de Pleaux, St Cernin et Laroquebrou. Il avait, dit-on, une grande importance stratégique, car il servait au passage des troupes du Limousin vers l'Auvergne.

L'Etze, Elsa au moyen âge, prend sa source sur la commune de St Santin Cantalès.
C'est sur sa rive gauche, au dessous du village de Cazaret qu'était encore exploitée, à la fin du XIXéme siècle, une mine de plomb argentifère dont les rendements médiocres entraînèrent la fermeture.
Le bulletin paroissial "Notre Saint Illide", dans son n° de mai 1932, s'éléve à propos de l'Etze, contre une anomalie regrettable. En effet, ce serait seulement depuis le XIXème siècle que l'Etze, perd son nom à son confluent avec la Maronne, peu près avoir reçu les eaux de la Bertrande au pont du Rouffet.
Dans les siècles passées, l'Etze gardait son nom jusqu'à sa rencontre avec la Dordogne, un peu en amont d'Argentat. Il en était encore ainsi en 1834, précise "Notre St Illide", selon lequel , c'est la Maronne qui disparaissait à son confluent avec l'Etze. C'est un non-sens géographique et historique s'indigne notre bulletin : l'Etze n'est pas l'affluent de la Maronne, c'est l'inverse.
Cette inversion proviendrait d'une erreur commise par les officiers chargés des études pour l'établissement de la carte d'Etat-Major.
Est-il temps de redresser cette anomalie et de rendre à l'Etze, son vrai parcours ?