Le château du Perle

A la différence des autres châteaux de la commune, le château du Perle n'a laissé aucune trace, ni matérielle (aucun indice de sa présence dans le hameau du Perle) ni dans les mémoires des Miraliers.
Son existence est pourtant bien attestée par plusieurs documents dignes de foi, notamment une description très précise datant de 1756 et un inventaire établi sous la Révolution en 1793.

Le domaine du Perle faisait partie des possessions des seigneurs de Barriac, dont le dernier représentant fut Jean-André de Meallet, comte de Fargues, seigneur de Barriac. On sait que ce dernier n’a jamais habité le château de Barriac à Albart (en ruine lorsqu’il en hérita) mais vivait au château de Fargues, sur la commune de Vitrac, où il décéda le 1er janvier 1792 en pleine période révolutionnaire. Il est très probable qu'il n'a jamais habité non plus le château du Perle qui était déjà dans un triste état en 1756.

Loin d'être un palais, ce château ressemblait sans doute davantage à un manoir rustique, tel le château du Cambon à Saint-Cernin. En nous basant sur les documents d'époque, nous en avons fait un croquis. Passez la souris sur l'image et reportez-vous au tableau pour plus de précisions (les descriptions indiquent l'état du château en 1756).

1 - Le toit Un château à deux étages en mauvais état couvert de tuiles plates.
2 - Grande salle Au rez de chaussée, une salle avec une fenêtre avec contrevent (volets) et cheminée. Les fenêtres des pièces du rez de chaussée sont en mauvais état, il manque des vitres.
3 - Salon Un salon avec cheminée et une fenêtre avec contrevent. La cheminée est détruite.
4 - Chapelle Une chapelle avec deux fenêtres. Dans un des murs de la chapelle, une crevasse laisse voir le jour, les fenêtres n'ont plus ni volets, ni vitres, ni contrevents.
5 - Chambre 1 Au premier étage, deux chambres carrelées avec une cheminée et une fenêtre avec contrevent dans chacune. Les chambres sont décarrelées, la cheminée de la première chambre est détruite.
6 - Chambre 2 La cheminée de la deuxième chambre menace ruine.
7 - Prison 1 Dans la tour, deux prisons. Elles sont en bon état : le plancher et le couvert sont presque neufs.
8 - Prison 2 Idem
9 - Grande porte La maîtresse porte du château est en mauvais état.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la justice seigneuriale ne gérait plus que des affaires mineures et on peut supposer que le maître des lieux n'enfermait dans ses prisons que les délinquants attendant d'être transportés vers Aurillac et d'y comparaître devant le bailli.

Le domaine du Perle, comme toutes les possessions du seigneur de Barriac, fut vendu comme bien national à la Révolution. Dans le registre de vente des biens des émigrés, on trouve le détail du démentèlement de ce domaine. C'est Antoine Lalande (commandant de la Garde nationale puis Maire de Saint-Illide) qui se porta acquéreur, pour la somme de 20 400 F, "d'un château à 2 étages en mauvais état, écurie et grenier au-dessus, le tout couvert de tuile plate, une grange en mauvais état couverte de paille ..." Précisons que le domaine comprenait également une cour de 77 toises (environ 400 m2) et deux jardins.