Le presbytère

L'histoire du presbytère de St Illide se confond longtemps avec celle du Prieuré.

Le moine désigné par le prieur pour le service des fidèles logeait au sein de sa communauté, avec ses frères bénédictins.
Puis, au fil des siècles et surtout à partir du XVème siècle, la fonction du prêtre chargé de la paroisse, s'est distinguée de la vie monastique. Le prieur ne désignait plus forcément un moine pour cette charge, surtout lorsque lui même n'était plus présent au sein du monastère dont il se bornait à percevoir les bénéfices ( voir l'article PRIEURE).

Où logeait le prêtre desservant la paroisse ? sans doute longtemps encore dans le monastère ou à proximité immédiate.

On sait que le dernier prieur, Jean-Baptiste de La Valette-Parisot, celui qui vendit les bâtiments du monastère vers 1750, était lui-même propriétaire d'un domaine important incluant l'emplacement de l'actuel presbytère et s'étendant jusqu'au Coudert-Majou. Ce Jean-Baptiste de La Valette, dont la charge était dans la famille depuis plus d'un siècle, était sans doute apparenté aux seigneurs de Barriac et habitait le plus souvent à Aurillac.

Son domaine était composé de deux maisons, à l'emplacement actuel du presbytère (la sienne) et de l'école laïque.
En son absence, sa maison, qui ne comportait qu'un seul niveau, était gardée par sa servante, Marguerite Reyt.

Le presbytère actuel
L'école laïque

Or, en mai 1791, dans l'effervescence et l'hostilité anti-religieuse de l'époque, deux hommes s'introduisent une nuit dans sa maison, en passant par la grange et, saccageant tout, y commettent des dégats considérables. Accompagnés d'un petit chien blanc, les deux individus, sans doute pris de boisson, n'hésitent pas à venir à trois reprises durant cette même nuit pour piller et vandaliser.
La servante, morte de peur, s'est cachée dans le cimetière, elle a passé presque toute la nuit derrière un tilleul mais elle les a reconnus... Il sera aisé de les arrêter et de les confondre.
Il s'agit de Pierre Lescure, tireur de laine, dit Loufat et Jean Delpuech, garçon cordonnier, dit Bourdot, tous deux habitants de Laveissière.

L'ancien prieur, qui avait déjà vendu le prieuré, comprit que les temps ne lui étaient plus favorables et décida rapidement de se débarrasser de tous ses biens de St Illide.
Les négociations ne traînent pas et le 23 mars 1792 est enregistré l'acte de donation de son domaine à la municipalité, à charge pour la commune de lui verser 60 livres de rente annuelle et 20 livres pour sa servante, après son décès.

Après divers travaux de réparation urgents et coûteux (1500 livres), le curé Darnis (voir article sur LA PETITE EGLISE), qui a prêté serment à la constitution civile du clergé, est autorisé à s'installer dans la maison La Valette, avec la grange.
La municipalité transforme le deuxième bâtiment (école laïque) en maison commune puis transformera la cuisine en salle de classe pour les garçons.

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